Selle monoquartier ou pas

Dans quelle mesure une selle monoquartier nous convient mieux qu’une selle avec 2 quartiers. Je vais séparer cet article en 2 parties : l’une sera concacrée à la selle de dressage et l’autre à la selle d’obstacle.

D’une manière générale, lorsque je demande à mes clients ou élèves en formation, ce que leur inspire la monoquartier, ils me répondent tous : on est plus près. Ok…. Mais si on est plus près, c’est mieux ? Ben oui me répondent-ils. Alors si c’est mieux, pourquoi tous les selliers du monde entier ne fabriquent-ils pas que des monoquartiers ? Si c’est mieux……

Il faut comprendre quelque chose. A la question : Sommes-nous plus près de notre cheval avec une monoquartier ?

Réponse 1 : Oui

Réponse 2 : Non, nous nous serrons juste plus contre la selle

La bonne réponse est Réponse 2

Selle de dressage

Très peu de selliers français fabriquent des modèles de selles de dressage 2 quartiers. Je n’en connais que 2 (Sellerie Belloir et Bruno Delgrange). Certains selliers disent même que ce sont des selles qui se faisaient il y a longtemps. Certains d’entres vous n’en ont peut être jamais vues tellement il y en a « soit disant » peu sur le marché français. Au risque de décevoir ou surprendre certains, je vais vous donner 2 chiffres qui ne sont pas complêtement exhaustifs mais qui reflètent la réalité.

1- Chez Selle Expert, 50% de nos selles de dressage vendues sont des modèles 2 quartiers.

2- Si vous consultez le top 20 mondial, vous vous apercevrez que 60% des modèles utilisés sont 2 quartiers. Etonnant non?!

Alors quelles différences et pour qui ? Les 2 ont leurs qualités et leurs limites. Sur le fond, je dis toujours qu’avec la mono, on se serre plus contre la selle et avec la 2 quartiers, on se laisse plus porter par. C’est philosophique mais vrai. Détaillons :

La monoquartier :

  • Nous permet de nous coller contre la selle avec nos cuisses
  • Nous apporte de la précision et pour certaines personnes, de la sécurité.
  • Efface un peu les problèmes d’assiette.
  • Peut apporter de l’activité parce que l’on se sent plus fort et plus tonique.

Les limites de cela sont :

  • Le fait de serrer les cuisses ammène parfois de la raideur posturale et enlève de la fluidité aux mouvements du cheval.
  • Il est plus difficile de rester assis si l’on serre trop les cuisses
  • Il est difficile de serrer la cuisse et le bas de jambes en même temps

La deux quartiers :

  • Nous propose de nous laisser porter par. En effet, il est beaucoup plus difficile de s’accrocher avec nos cuisses.
  • Nous apporte de la décontraction
  • Nous recule notre centre de gravité et nous installe plus souvent sur le dos du cheval

Ses limites

  • La limite de la décontraction est le laxisme
  • Peut nous donner au début un sentiment de bouger (mais ce ne sont que les cuisses qui sont plus décontractées).
  • Pour certains, elle peut nous donner un sentiment d’insécurité
  • Comme elle nous force à nous installer, si on se tape les fesses, on le sait beaucoup plus vite qu’avec la monoquartier. Mais plus on se tape les fesses, moins on se tape les fesses

La selle d’obstacle

Je vais être beaucoup plus sévère quand à l’utilité d’une selle monoquartier à l’obstacle. Beaucoup vont me dire que les selles de cross sont ou doivent être monoquartier. Je trouve que pas du tout. Je pense que les cavaliers à qui elle convient sont très peu nombreux. Quelques explications  factuelles.

  • Même si les taquets avant sont apparants, cette selle à moins force devant (plus fine) qu’une deux quartiers
  • Comme elle a moins de force, elle nous avance notre gravité dans la selle (surtout si les quartiers sont très avancés).

Cela veut dire que :

  • Trop souvent, lorsque vous freinez, ce n’est pas la bouche qui vient à vous mais l’inverse
  • Votre gravité (vos fesses pour faire simple) avancent bien trop et au mauvaise endroit : le pommeau donc le garrot = perte d’équilibre du cheval
  • Vous serrez les genoux pour lutter contre le vide qui se présente devant vous.

La caricature d’un couple à qui cela ne convient pas du tout : demoiselle fluette montant un cheval plus fort qu’elle.

A qui convient elle ? Cavalier appréciant monter dans le sens de la marche et en équilibre avec un cheval ne tirant pas du tout.

Le seul moyen de ne pas trop avancer sa gravité lorsque un cheval tire (avec une monoquartier) est de s’installer comme un skieur en shuss. Un peu à 4 pattes, en équilibre et dans le sens de la marche. Mais il faut rester dans cette position tout le temps.

Il y a 30 ans, les parcours de cross étaient conçus pour monter dans le sens de la marche. Plus maintenant du tout. Les cavaliers s’installent et se redressent beaucoup plus qu’avant aux abords. Les chevaux sont devenus plus forts (moins de sang dans les origines). C’est très très souvent incompatible avec une monoquartier. Se redresser + se mettre au bout de la bouche d’un cheval qui tire = gravité qui avance sur le pommeau de la monoquartier.

En conclusion.

1 – On peut dire que la monoquartier est un dérivé de la selle de course ; Dites moi si vous voyez beaucoup de jokeys se redresser.

2 – Certains cavaliers ont déjà réfléchi à la monoquartier et notamment sur le cross et n’en mettront jamais : Mickael Jung et Ingrid Kimke.

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